La ferme

Une micro-ferme qui se revendique à taille humaine

La ferme de Gaudry est située sur un terrain agricole de 3 hectares sur la commune de Marsas. Il y a une partie complètement sauvage avec un bois, une clairière laissés à la nature. Un ruisseau délimite le contour du terrain : la Virvée.

Auparavant, il y avait des chevaux, des vaches et sur une parcelle de la vigne qui a été arrachée il y a 70 ans.

Des tunnels de 1000m2 ont été mis en place afin de protéger les plantations. Le reste est planté en plein champ.

On le voit bien, nous sommes loin des standards agricoles industriels.

Quelques bâtiments agricoles servent à l’accueil du public (une boutique) et au stockage du matériel.

Ethique

La lutte intégrée

La lutte intégrée c’est l’utilisation d’organismes vivants ou de leurs produits pour prévenir ou
réduire les dégâts causés par les ravageurs aux cultures. Cela signifie que je vais utiliser des
auxiliaires pour qu’ils travaillent à ma place et évitent l’utilisation de produits.

Le saviez-vous ? La larve de coccinelle mange jusqu’à 150 pucerons par jour !!

Exemples de lutte intégrée :

  • Les hérissons, crapaud, grenouilles mangent les limaces et escargots
  • Les oiseaux mangent les chenilles
  • Les chauves souris mangent les papillons de nuit
  • Les serpents mangent les rongeurs

Bref, ce sont mes petits soldats naturels.

Le paillage

Un des plus gros soucis en Agriculture Biologique et Naturelle, c’est le désherbage : plusieurs heures par semaine sont nécessaires pour ne pas perdre les légumes de vue.

Pour me faciliter la vie, j’utilise du PAILLAGE : technique qui consiste à recouvrir le sol de matières organiques végétales, minérales ou éventuellement textile. Le mot « paillage » vient de la paille, l’un des matériaux principalement utilisé auparavant.

Les avantages du paillage

1- Le paillage protège le sol contre :
• Le dessèchement puisque la terre est moins soumise à l’évaporation, elle reste plus humide.
• Le lessivage ou le tassement avec les pluies battantes. La terre reste souple et aérée.


2- Il enrichit le sol dans le cas de paillage organique : la paille, le foin, le B.R.F.* se décomposent petit à petit et se transforment en humus.


3- Il protège la microfaune (qui donne la vie du sol) et les racines des plantes contre le froid en hiver et contre la chaleur en été grâce à ces propriétés isolantes.


4- Il fait obstacle aux mauvaises herbes car il gène leur germination et entrave le développement de celles qui arrivent à lever.


5- Il permet de recycler les matières végétales (branches, paille, feuilles et même les cartons)


6- Il fait gagner du temps car moins de binage, de désherbage, d’arrosage …

*B.R.F = Broyat d’écorces et de Rameaux de Feuillus. Ce sont des végétaux, notamment des branches, qui sont broyés en petits morceaux d’environ 2cm3.

Le compostage

Composter consister à transformer des matières organiques en « engrais » naturel. La ferme produit chaque année, des tonnes de « déchets verts » comme des pieds de légumes, des branches, des épluchures, des feuilles …Au lieu de les jeter / brûler, je les composte.
N’hésitez pas à chercher les lieux atypiques dans lesquels je fais cela !!

Le saviez-vous ? Chaque français produit chaque année 590 kg de déchets. 1/3 de ces déchets sont compostables !!

Recycler vos déchets organiques

Vous pouvez amener à la ferme vos déchets compostables et contribuer ainsi à :

  • Recycler vos déchets organiques
  • Réduire de 33% le poids de vos déchets
  • Réduire la pollution de l’air puisque composter 500gr de matières organiques permets d’éviter la production de 3m3 de biogaz, surtout du méthane
  • Améliorer et nourrir la terre

L’engrais vert

Ce sont plusieurs plantes à croissance rapide que l’on sème sur des parcelles nues. Quand ces plantes ont atteint leur maturité, on les arrache et on les enfouit. Cette technique est utilisée entre deux cultures pour que le sol se repose ou pour « réparer » un sol qui a souffert.

Ces cultures ne sont pas de véritables paillages mais en ont les mêmes avantages : elles évitent de laisser la terre nue (idéal contre le dessèchement et les lessivages), empêchent les mauvaises herbes de se développer, enrichissent et protègent le sol…

A la ferme j’ai utilisé cette technique pour un sol usé. J’y ai mis des LEGUMINEUSES (de la famille des fabacées) qui assimilent l’azote dans l’air et le restituent dans leur racines.

Zéro déchet

À la ferme, nous faisons tout pour lutter contre les déchets. Ainsi, pas de poches plastique et la plupart des clients amènent dorénavant leur contenant. Pas d’élastique autour des bottes de légumes non plus. La décoration et l’ameublement de la boutique sont faits qu’avec des objets de seconde ou troisième main. Quand il reste tout de même des déchets, ils sont recyclés. Quant à l’utilisation de l’eau, elle est optimisée par un système de goutte à goutte qui va arroser au pied de chaque plante. Inutile d’arroser les allées ou les « mauvaises herbes ». 

Economie circulaire

Quand les déchets des uns profitent aux autres. Ainsi, je récupère le foin d’une collègue quand il est souillé et je donne mes légumes invendables aux cochons d’une autre collègues. Autre exemple, je récupère les branchages de mes voisins pour faire du BRF plutôt qu’ils les amènent à la déchetterie.  

Lutte contre les produits chimiques

À la ferme, nous refusons de traiter chimiquement quand une solution naturelle est envisageable. Purins, décoction, macérations ou autres « remèdes de grand-mère » sont appliqués afin de ne pas impacter notre environnement.

Agroforesterie

La ferme est une zone de culture conduite en AGROFORESTERIE. Cela signifie que j’associe arbres et cultures maraîchères pour contribuer à la biodiversité végétale et animale. C’est une pratique très ancienne qui a eu tendance à disparaître pour faire de la monoculture intensive avec travail mécanique (passage du tracteur…). Il y a eu l’implantation d’un verger : 87 arbres fruitiers qui malheureusement ont connu plusieurs chamboulements : gel, grêle, chevreuils, inondations. Je le reconstitue un peu chaque année en implantant de nouveaux arbres. Également, en 2018, il y a eu l’implantation d’une haie en tant que « clôture végétale » afin de créer un corridor écologique. Les variétés choisies sont : aubépine, charme commun, cornouiller sanguin, étable champêtre, néflier, cognassier d’Angers, noisetier, pommier sauvage, prunier myrobolan, chêne vert et filaire à feuilles larges. Leurs intérêts : une combinaison idéale associant :  

  • variétés mellifères : les abeilles sont attirées par leur nectar et pollen 
  • variétés fruitières dont raffolent les animaux (oiseaux, hérissons, insectes, écureuils, …) 
  • variétés à feuillage persistant pour faire un brise vent et une barrière sonore 
  • un paysage esthétique avec des feuillages et fleurs de plusieurs couleurs, des odeurs agréables  

Il y a de nombreux intérêts à cette façon de cultiver : 

  • Créer de la biodiversité c’est-à-dire créer un milieu avec le plus d’espèces animales et végétales. Ces cultures vont offrir le gite et le couvert pour des très nombreux animaux : oiseaux, hérissons, chauve-souris, insectes, mammifères, … on considère qu’une haie de 10 espèces différentes va attirer une dizaine de d’oiseaux, une dizaine de mammifères et une centaine d’insectes. 
  • Avoir un sol plus « propre », plus vivant puisque l’agroforesterie permet la limitation de l’érosion du sol quand il pleut, il est moins « essoré ». Il y a aussi un enrichissement du sol grâce à la matière organique des arbres et cultures laissée en compostage. Les nappes phréatiques sont mieux remplies grâce aux racines des fruitiers qui sont très profondes 
  • Création d’un microclimat écologique puisque la haie et les arbres ont un effet « brise vent ». Du coup, la température ressentie est plus élevée et l’eau s’évapore moins. L’été, les arbres apportent de l’ombre et évite que les pics de chaleur soient dévastateurs. On limite la consommation d’eau, on pollue moins. Le paysage est plus esthétique. 

Inclusion sociale

À la ferme, tout le monde est le bienvenu, quelque soit son âge, état de santé ou connaissances en agriculture. L’idée est que chacun a sa place et que nous faisons au mieux pour qu’il se sente à l’aide. Ainsi, et à titre d’exemple, Jean Baptiste est venu pendant 3 ans effectuer un sage. Ce jeune homme trisomique s’occupait des commandes du jeudi soir : de leur récolte à leur distribution. Ce fut un travail pour toute l’équipe pédagogique et médicale mais il a réussi à trouver sa place et ses tâches. J’ai régulièrement des demandes pour des sages en inclusion pour des jeunes en difficultés ou en situation de handicap.

Et la permaculture dans tout ça ?

La permaculture est une discipline à part entière. Toutefois, il est indéniable que nous nous en inspirons le plus possible afin de créer un lieu propre, militant, généreux et inclusif.