La maraîchère
Un parcours atypique pour un projet militant
Je m’appelle Pascaline et je ne suis pas du tout issue du milieu agricole. Citadine depuis ma naissance, tout me destinait à rester dans des bureaux durant ma vie professionnelle. En effet, je suis diplômée d’un master en droit du travail et d’un master en école de commerce.
J’ai tout logiquement travaillé dans les ressources humaines une fois mes études terminées. Dès que je le pouvais, je passais mon temps libre dans mon petit potager citadin, et militait dans différentes associations. Car oui, je suis militante depuis plusieurs années : de beaux moments passés en maison de retraite, en refuge pour animaux, en manifestations …
J’ai décidé de changer de vie car mes valeurs personnelles ne coïncidaient plus avec ma vie professionnelle. J’ai donc tout quitté : CDI et maison en lotissement pour créer une ferme en maraîchage.
J’ai intégré une pépinière d’entreprise qui accompagnait les porteurs de projets. Grâce à elle, j’ai pu effectuer des stages. Ces stages m’ont conforté dans l’idée qu’il fallait que je me forme. J’ai donc intégré un centre de formation agricole. Pendant 1 an, j’ai effectué de longues périodes de stage et suivi des cours agricoles. J’ai obtenu mon BPREA (Brevet Professionnel de Responsable d’Exploitation Agricole) en 2016. A la même période, je trouve le terrain sur Marsas. Cette année-là est aussi celle de la naissance de ma fille. Tout s’enchaîne très vite. La ferme est créée en janvier 2017 et elle propose ses premiers légumes en Juin 2017.
En plus de cette formation très complète en maraîchage « traditionnel », je me suis formée individuellement à un maraîchage plus naturel, basé sur le respect du Vivant. J’apprends encore tous les jours et je profite de mes 3 hectares pour expérimenter.
Et au bout de 5 ans ?
La ferme est une belle réussite qui me permet de nourrir une cinquantaine de famille à l’année. Je dis souvent qu’il n’y a pas de plus beau métier que de bien nourrir les gens. Quelle satisfaction de nourrir des familles entières avec des produits sains et naturels.
Il y a toutefois l’envers du décor. C’est un métier vraiment exposé aux aléas climatiques qui ont un effet désastreux sur les cultures. Nous pouvons tout perdre en 1 nuit, en 1 heure… il faut vivre avec cette épée de Damoclès au-dessus de la tête. Autre difficulté : les difficultés pour répondre aux standards de consommation. Nous sommes malheureusement mal habitués et nous voulons tout, toute l’année à bas prix. Or, produire de façon naturelle implique le respect de certains cycles et le risque de ne pas tout avoir au moment prévu.